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Veillée de Noël : discours de la Première Présidence

L’Esprit de Noël. par Thomas S. Monson, président de l’Église

Mes chers frères et soeurs, comme je suis reconnaissant d’être avec vous ce soir ! Comme vous, j’ai été inspiré et édifié par les discours du président Eyring et du président Uchtdorf, ainsi que par la magnifique musique interprétée par le Chœur et l’orchestre.  

Une phrase que nous chantons dans l’un de nos cantiques contient une vérité : « Le temps passe aussi vite que l’éclair. » Encore une année de passée et nous revoici à la période de Noël.

Récemment, je me suis remémoré les Noëls passés et je me suis rendu compte que probablement aucun autre moment de l’année ne procure de souvenirs aussi poignants que Noël.   Les Noëls dont nous nous souvenons le mieux ont généralement peu à voir avec les biens matériels mais beaucoup à voir avec la famille, l’amour, la compassion et la sollicitude.   Cette pensée donne de l’espoir à ceux d’entre nous qui craignent que la signification simple de cette fête disparaisse face au mercantilisme ou à l’opposition de gens d’autres opinions religieuses, ou bien tout simplement parce que nous sommes si pris par les pressions de cette période que nous en perdons l’esprit tout particulier que nous pourrions ressentir autrement.

Beaucoup de gens en font souvent trop en cette période de l’année. Nous pouvons en faire trop pour le temps et l’énergie dont nous disposons. Peut-être n’avons-nous pas assez d’argent à dépenser pour ce qu’il nous semble nécessaire d’acheter. Souvent, nos efforts de la période de Noël nous laissent stressés, lessivés et épuisés alors que nous devrions ressentir les joies simples de la commémoration de la naissance du nouveau-né de Béthléhem.

Malgré tout, en général l’esprit tout particulier de cette période réussit à se manifester dans notre cœur et dans notre vie malgré les difficultés et les distractions qui peuvent prendre notre temps et notre énergie.

Il y a de nombreuses années, j’ai lu ce qui s’est passé un Noël quand des milliers de voyageurs fatigués se sont trouvés bloqués à l’aéroport bondé d’Atlanta, en Géorgie.   Le grésil avait gravement retardé la circulation aérienne et les passagers essayaient de se rendre là où ils voulaient le plus se trouver pour Noël, très probablement dans leur foyer.

C’était en décembre 1970. Quand les douze coups de minuit ont sonné, les passagers mécontents se sont massés autour des comptoirs de la compagnie, échangeant des propos vifs avec les agents dont le sourire s’était depuis longtemps volatilisé.    Eux aussi voulaient être chez eux. Quelques personnes réussissaient à somnoler dans des sièges inconfortables. D’autres étaient rassemblées dans les kiosques pour feuilleter silencieusement des livres de poche.

S’il existait un trait commun entre les individus de cette foule bigarrée, c’était la solitude, une solitude envahissante, inéluctable, étouffante    Mais, dans cet aéroport, les convenances exigeaient que chaque voyageur préserve sa barrière invisible entre lui et les autres.    Il valait mieux être seul que s’impliquer, ce qui aurait signifié inévitablement écouter les récriminations d’autres passagers moroses et découragés.   

En fait, il y avait plus de passagers que de places disponibles dans chacun des avions. Quand parfois un avion réussissait à décoller, il restait plus de voyageurs en attente que de voyageurs qui avaient embarqué.  Les mots « standby », « réservation confirmée » et « passager de première classe » réglaient les priorités et indiquaient qu’on avait de l’argent, du pouvoir, de l’influence, de la prévoyance, ou qu’on n’en avait pas.   

La porte 67 était un microcosme de l’ensemble de l’aéroport caverneux d’Atlanta. Cette enceinte vitrée exigüe était bondée de voyageurs qui espéraient se rendre à la Nouvelle-Orléans, Dallas et d’autres destinations à l’Ouest.   À l’exception de quelques personnes qui avaient la chance de voyager à deux, il y avait peu de conversations à la porte 67. Un vendeur, comme résigné, regardait en l’air d’un air vide. Une jeune mère serrait son bébé dans ses bras, le berçant doucement en essayant vainement de calmer ses gémissements.

Il y avait aussi un homme vêtu d’un costume de flanelle grise de coupe élégante, qui semblait insensible à la souffrance collective. Il y avait une certaine indifférence dans sa façon d’être.  Il était absorbé dans des papiers ; peut-être calculait-il les bénéfices de fin d’année de sa société. Un voyageur aux nerfs à vif assis non loin de lui, en observant cet homme occupé, aurait pu le prendre pour Ebenezer Scrooge.

Soudain, le silence relatif a été brisé par un vacarme. Un jeune homme en uniforme militaire, qui ne devait pas avoir plus de dix-neuf ans, était en conversation animée avec l’agent au comptoir. Le jeune homme avait un billet non prioritaire à la main.  Il suppliait l’agent de le laisser embarquer pour la Nouvelle-Orléans afin d’y prendre le car pour l’obscur village de Louisiane où il habitait.

L’agent lui dit, d’un ton las, que les perspectives étaient peu encourageantes pour les prochaines vingt-quatre heures, peut-être pour plus longtemps.  Le jeune homme paniquait. Aussitôt après Noël, son unité allait être envoyée au Vietnam - où à l’époque la guerre faisait rage - et s’il ne prenait pas ce vol, il risquait de ne plus passer un Noël chez lui. L’homme d’affaires lui-même leva les yeux de ses mystérieux calculs et montra un intérêt retenu. L’agent était manifestement ému, et même un peu gêné. Mais il ne pouvait offrir que de la sympathie, pas d’espoir.  Le militaire, au comptoir des départs, jetait des regards angoissés dans la salle bondée, comme s’il y cherchait un visage amical.  

Finalement, l’agent annonça que le vol était prêt pour l’embarquement. Les passagers, qui avaient attendu de longues heures, se levèrent, rassemblèrent leurs affaires et prirent lentement le couloir vers l’avion qui attendait : Vingt, trente, cent, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place. L’agent se tourna vers le jeune soldat désespéré et haussa les épaules.

Sans qu’on sache pourquoi, l’homme d’affaires était resté en arrière. Il s’avança et dit discrètement à l’agent : « J’ai un billet confirmé. Je voudrais donner ma place à ce jeune homme. »  L’agent le fixa, incrédule, puis fit signe au soldat. Incapable de parler, le visage baigné de larmes, le garçon en costume kaki serra la main de l’homme au costume de flanelle grise, qui se contenta de murmurer : « Bonne chance. Passez un joyeux Noël. Bonne chance. »

Quand la porte de l’avion se ferma et que les moteurs commencèrent à vombrir, l’homme d’affaires fit demi-tour, saisit son attaché-case et se dirigea vers le restaurant ouvert toute la nuit.

Seules quelques rares personnes parmi les milliers bloquées à l’aéroport d’Atlanta furent témoins de la scène qui se joua à la porte 67. Mais, pour celles qui la virent, toute l’atmosphère maussade, de frustration et d’hostilité, fit place à la lumière. Cet acte d’amour et de bonté entre inconnus avait porté l’esprit de Noël dans leur cœur.

Les lumières de l’avion qui partait clignotaient comme des étoiles, tandis que l’appareil se fondait dans la nuit. Le bébé dormait maintenant en silence sur les genoux de la jeune mère.  Peut-être un autre vol partirait-il dans pas trop longtemps.  Mais les témoins de ce qui s’était passé étaient moins impatients.  La lumière continuait de briller, douce et omniprésente, dans la petite étable de verre et de plastique de la porte 67.

Mes frères et sœurs, on ne trouve pas la véritable joie de Noël en courant et se précipitant pour faire davantage ou en achetant les cadeaux obligatoires. La véritable joie se trouve en faisant preuve d’amour et de compassion inspirées par le Sauveur du monde, qui a dit : « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits..., c’est à moi que vous les avez faites. »

En cette période joyeuse, puissent les discordes personnelles s’oublier et les animosités guérir. Puissions-nous, dans la joie de cette période, nous souvenir des nécessiteux et des affligés.  Puissions-nous pardonner à ceux qui nous ont fait du tort, tout comme nous espérons recevoir le pardon.  Puisse la bonté abonder dans notre cœur et l’amour régner dans notre foyer.

En réfléchissant à la manière dont nous allons dépenser notre argent pour acheter des cadeaux en ce Noël, planifions aussi comment nous allons passer notre temps pour contribuer à apporter le véritable esprit de Noël aux autres.

Le Sauveur a donné généreusement à tous, et ses dons étaient d’une valeur incommensurable. Tout au long de son ministère, il a béni les malades, a rendu la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds et a fait marcher les paralytiques et les infirmes.  Il a rendu la pureté aux impurs. Il a rendu le souffle de vie aux morts. Il a donné l’espérance à ceux qui n’en avaient pas et a déversé la lumière dans les ténèbres.

Il nous a donné son amour, son service et sa vie.

Quel est l’esprit que nous ressentons au moment de Noël ? C’est son esprit, l’esprit du Christ.

Dans le silence de la nuit, fut fait ce don divin !
Ainsi simplement et sans bruit Dieu bénit les humains.
Nul n’entend sa venue dans ce monde pécheur
Mais Jésus entre, bienvenu, dans les plus humbles cœurs.

Avec l’amour pur du Christ, marchons sur ses pas, à l’approche de la période de célébration de sa naissance. En le faisant, souvenons-nous qu’il continue de vivre et d’être la « lumière du monde », qui a promis : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

À chacun de vous, mes frères et sœurs, j’exprime mon amour et je donne ma bénédiction.  Je vous souhaite un merveilleux Noël. Que l’amour, la bonté et la paix règnent dans votre cœur et dans votre foyer. Que ceux qui ont le cœur lourd trouvent la guérison que seul procure Celui qui console et rassure.  

Avec l’Esprit du Christ dans notre vie, nous serons de bonne volonté et éprouverons de l’amour à l’égard de tout le genre humain, non seulement en cette période mais aussi tout au long de l’année.    

Puissions-nous connaître cette bénédiction, c’est là ma prière, au nom de Jésus-Christ, notre Sauveur et Rédempteur. Amen. L'histoire de Noël. par Henry B. Eyring, Premier Conseiller dans la Première Présidence


L’histoire de Noël est une histoire d’amour.  Nous l’avons entendue pour la première fois avant que le monde soit créé. Notre Père céleste nous a fait part de son plan de bonheur pour nous tous, ses enfants bien-aimés.

Par amour, il nous laisserait descendre de ses palais royaux pour vivre dans un monde où nous serions libres de choisir de revenir au foyer, auprès de lui. Il nous a dit qu’il nous serait si dur de choisir le bien que nous aurions besoin d’un Sauveur.  Nous aurions tous besoin d'un pouvoir supérieur au nôtre pour être sauvés de la mort et du péché.

Jéhovah, du fait de son grand amour pour le Père et pour nous, s’est porté volontaire pour descendre de sa position exaltée de Premier-Né dans le monde des esprits pour affronter les épreuves que nous affronterions et nous sauver si nous l’aimions assez pour respecter les commandements qu’il nous donnerait.  L’essence de ces commandements serait d’aimer le Père et son Fils ainsi que tous les autres enfants de Dieu. Quand nous avons entendu cette histoire, notre cœur s’est rempli de tant d’amour pour le Père et son Fils que nous avons poussé des cris de joie et les avons adorés.     

Depuis, beaucoup ont raconté le magnifique moment de cette histoire où l’enfant Jésus est né pour nous sauver et nous conduire à notre foyer. Les récits inspirés que nous chérissons le plus sont ceux qui nous aident à sentir de nouveau l’amour, la tendresse et la sollicitude du Père de son Fils bien-aimé pour chacun de nous, en particulier pour les moindres d’entre nous.

C’est l’une des raisons pour lesquelles nous aimons le récit qu’a fait Luc de la naissance de Jésus. Chaque fois que nous l’entendons, nous pouvons ressentir l’amour de notre Père pour nous et pour tous ses enfants. Chaque détail du récit nous témoigne de l’authenticité du message d’amour.

Marie, la mère de Jésus, enveloppe tendrement son premier né et le couche dans une mangeoire. Dieu envoie des anges dans une lumière resplendissante annoncer à d’humbles bergers que le Messie attendu depuis longtemps est né.  Et Luc nous raconte que des chœurs d’anges ont été envoyés pour célébrer le plus grand des dons de notre Père céleste aimant à ses enfants. Les paroles de Luc suscite dans notre esprit et dans notre cœur le souvenir des accents de la musique angélique :

« Il  y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.

« Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur.

« Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie :

« C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.

« Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.

« Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant :

« Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée. »  

L’histoire de Noël que nous relate Luc suscite des sentiments de paix et de bonne volonté, tout comme le chœur des anges l’a promis.  Tout récit inspiré de la naissance de Jésus a ce pouvoir.

Le grand prophète Esaïe a écrit sur l’enfant Christ des siècles avant qu’il naisse dans une étable. Il savait que le Christ naîtrait pour nous sauver et pour devenir le Roi des rois :

« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. »

Haendel a mis le récit de Noël d’Esaïe en musique, et ces paroles chantées par des chœurs réjouissent les gens depuis des générations.  Certains d’entre nous les ont chantées eux-mêmes. Cette semaine même, on a invité des membres de ma paroisse à apporter leurs partitions pour chanter avec un chœur. Chaque fois que j’entends ou chante l’histoire d’Esaïe, j’éprouve de la joie et de la paix. La promesse de paix, que le Seigneur a apportée à sa naissance, se réalise chaque fois que nous nous qualifions pour ressentir son amour et son pouvoir purificateur dont nous bénéficions du fait de son Expiation.  Et chaque récit inspiré de Noël nous fait ressentir son amour pour nous.

Par amour, notre Père céleste a envoyé des anges et des prophètes raconter cette histoire de Noël avant même la naissance de Jésus. Dans le Livre de Mormon, Moroni nous dit pourquoi Dieu l’a fait :

« Car voici, sachant tout, étant d’éternité en éternité, voici, Dieu a envoyé des anges pour servir les enfants des hommes, pour rendre manifeste ce qui concerne la venue du Christ ; et, dans le Christ, tout ce qui était bon devait venir.

« Et Dieu a aussi déclaré aux prophètes, de sa propre bouche, que le Christ viendrait.

« C’est pourquoi, par le ministère d’anges et par toute parole qui sort de la bouche de Dieu, les hommes commencèrent à faire preuve de foi au Christ ; et ainsi, par la foi, ils se saisirent de tout ce qui est bon ; et il en fut ainsi jusqu’à la venue du Christ. »

Il en est encore de même après la venue du Christ : Nous nous saisissons de toute bonne chose par notre foi en lui.  Les histoires de Noël vraies accroissent toujours la foi en lui et en sa mission. Et avec cette foi grandit notre détermination de nous joindre à lui pour aider à sa mission de miséricorde et de salut.

C’est merveilleux de se souvenir toujours de lui, mais surtout au moment où nous célébrons sa naissance.  Il est venu pour bénir les enfants. Il a guéri les malades. Il a invité tous, même ceux qui l’ont méprisé, à le suivre et, ainsi, à choisir la voie qui ramène auprès de notre Père céleste.

Nous pouvons choisir en ce Noël et chaque jour de créer une petite partie de l’histoire de Noël dans notre vie personnelle. Nous pouvons accepter l’invitation des prophètes vivants d’aider les gens qui sont perdus le long du chemin et qui s’en sont écartés à y revenir.  Nous pouvons proposer l’Évangile, qui est le seul chemin qui ramène au foyer, à tous les gens que nous rencontrons. Nous pouvons encourager les gens qui sont fatigués, qui ont faim et qui sont seuls, comme le Sauveur a fait et comme il nous invite à faire avec lui. Quand nous le faisons, ils peuvent ressentir combien le Sauveur les aime et veut les guider sur le chemin qui mène au Dieu qu’il aime.

Dans les histoires sur la naissance du Christ, nous pouvons voir et sentir qui il était et qui il est.  Cela allège notre fardeau. Et cela nous amènera à nous oublier et à alléger le fardeau des autres.  Ainsi, chaque jour pourra ressembler au plus beau de nos Noëls passés.

Nous pourrons ressentir de nouveau l’approbation pleine d’amour et les remerciements du Sauveur. Et les gens que nous aiderons pour lui pourront sentir la main secourable que le Maître leur tend, pourvu qu’ils choisissent de la saisir.   

Je témoigne que l’enfant né de Marie à Bethléhem était le Fils divin et parfait de Dieu.  Il nous aime à la perfection, tout comme notre Père nous aime. Jéhovah est venu au monde en tant que Christ pour ouvrir à tous la voie qui permet d’échapper au péché et au chagrin. Je prie pour que nous choisissions cette voie et aidions tous ceux que nous pouvons à retourner auprès de Dieu avec nous dans l’amour.

Au nom de Jésus-Christ. Amen

Voyons-nous le Christ dans Noël ? par Dieter F. Uchtdorf, Deuxième conseiller dans la Première Présidence

    Juste après la deuxième guerre mondiale, ma famille a vécu quelques temps à Zwichau, en Allemagne de l’Est. Nous y avons trouvé l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et nous nous sommes fait baptiser. Notre branche possédait une petite villa qui avait été aménagée en lieu de culte ; nous y retrouvions les autres membres de l’Église pour adorer le Sauveur et renouveler nos alliances du baptême.

    Parmi les choses les plus saisissantes de notre chapelle il y avait les beaux vitraux représentant le Sauveur et la visite de notre Père céleste et de son Fils à Joseph Smith, le prophète. Jeune garçon, je regardais souvent ces vitraux et je ressentais un esprit particulier. Comme j’aimais notre jolie petite église !

    Son esprit particulier semblait se faire encore plus présent pendant la période de Noël. Sans pouvoir dire pourquoi, les odeurs étaient plus douces, l’ambiance plus silencieuse et les lumières plus ravissantes car elles reflétaient les vitraux pendant ces sombres soirées d’hiver. Je n'oublierai jamais cette villa à cause de l’esprit que je ressentais entre ses murs.

    Des années plus tard, j’ai été triste d’apprendre que cette adorable chapelle, qui nous avait accueillis pendant nos premières années de membres de l'Église, avait été démolie pour faire place à une grande tour d’appartements.

    Je suppose que ceux qui ont décidé de raser la villa avait de bonnes intentions et qu’ils ne savaient pas ce que signifiait cette villa pour notre petit troupeau. Pour eux, elle ressemblait probablement à n’importe quelle maison. S’ils l’avaient vu comme un lieu de culte, un lieu de réjouissance et d’amitié, une église sacrée, s’ils avaient seulement vu l’endroit comme je l'avais vu étant enfant, ils auraient peut-être pris une autre décision.

    J’aime l'histoire d'Antoine de Saint-Exupéry Le petit prince. Elle contient cette remarque à-propos : « Les adultes ne comprennent jamais rien par eux-mêmes et c’est fatiguant pour les enfants de toujours devoir tout leur expliquer. » Plus loin un sage renard explique une autre vérité importante au petit prince : « Voici mon secret. Il est très simple: On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

    Ne pas pouvoir voir ce qui est sacré ni avec les yeux ni avec le cœur est une tare de la condition humaine depuis le commencement. « Car les choses que certains hommes estiment être d'une grande valeur... d'autres les méprisent et les foulent aux pieds. » Parfois les choses les plus précieuses et sacrées sont devant nous, sous nos yeux, mais nous ne pouvons pas ou ne voulons pas les voir.

    C’est particulièrement vrai pendant cette période béni de Noël. C’est un magnifique moment. Les arbres sont décorés de jolies lumières, les magasins scintillent de lumières étincelantes et les rues débordent d’une foule d'acheteurs à la recherche de cadeaux pour les personnes qu'ils aiment.

    Toutes ses vitrines et décorations spectaculaires qui rivalisent pour capter notre attention peuvent être belles et plaisantes, mais si c’est là tout ce que nous voyons, alors nous manquons ce qui est sous nos yeux. Parfois, malgré nos meilleures intentions, nous sommes si préoccupés par nos responsabilités, nos engagements, et le stress de tout ce que nous avons à faire que nous ratons l’occasion d'ouvrir notre cœur à ce qui est essentiel et sacré.

    Même pendant le ministère du Sauveur, beaucoup de gens ne l’ont pas vu, pourtant il marchait parmi eux, sous leurs yeux.

Pourquoi ne le voyaient-ils pas ?

    Jésus-Christ est né dans une étable entouré d’humbles animaux. Il a grandi dans un village dénigré, en marge de la civilisation. Il n’a pas suivi le cursus d’éducation classique. Il n’a pas fait d'école de philosophie, d'art ou de littérature. Certaines des personnes qui ont écouté ses enseignements se sont demandé d’où lui venait son éducation, disant : « Comment connaît-il les écritures lui qui n’a point étudié ? » et « D’où lui [vient] cette sagesse ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? N’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Et ses frères… Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? »

    Les sophistiqués et les orgueilleux, ceux qui mettaient leur confiance dans la science du monde ne le voyaient pas.

    Jésus le Christ n’était pas riche, il n’avait pas non plus de poste politique. Il vivait et enseignait parmi des gens humbles d’un peuple esclave des romains.  C’est pourquoi il n'a pas semblé digne d'intérêt aux yeux des dirigeants politiques de l'époque. Après tout, ils se souciaient de diriger le monde. Ils étaient bien trop occupés pour faire attention à un humble prédicateur de droiture. Quand Jésus était devant Pilate, le puissant gouverneur romain n’a vu qu’un instructeur à l’origine de troubles dans sa juridiction.

   Les riches et les influents, ceux qui étaient captifs de leurs affaires ou du gouvernement ne l’ont pas vu.

    Les scribes, les Pharisiens et les autres dirigeants religieux de l'époque attendaient le Messie. Ils avaient étudié les Écritures et attendaient impatiemment le temps de la venue de celui qui délivrerait Israël. Ils désiraient voir ce jour. Ils priaient pour sa venue.

    Mais ils étaient si imprégnés de leurs traditions et si aveuglés par leur propre interprétation des Écritures qu’ils n’ont pas vu l’homme humble qui marchait parmi eux.

    Jésus n’est pas venu de la façon qu’ils auraient souhaitée. Il n’était pas allé à leurs écoles religieuses. Pire encore, il n’était d'accord avec aucun de leurs enseignements, il ne pouvait pas être l'élu.

    Les suffisants et ceux qui ne voulaient pas apprendre, ceux qui n’ouvraient pas leur cœur à l’Esprit, ne le voyaient pas.

Mais qui l’a vu ?

    Siméon, un homme âgé, pieux et juste a vu le Christ. Quand Marie et Joseph on emmené l’enfant Jésus au temple, Siméon a su par le pouvoir du Saint-Esprit qu’il était réellement le Christ, le Fils du très-Haut. Et il a pris le bébé dans ses bras et l’a béni.

    D’humbles pêcheurs et ouvriers l’ont vu. Les malades, les humbles et les découragés l’ont vu et l’ont reconnu comme étant le salut d'Israël. Il y en a eu parmi les riches et les puissants qui voulaient apprendre et qui ont donc pu voir le Christ. Nicodème, un dirigeant des juifs, l’a vu, ainsi que le riche Joseph d’Arimathée et Zachée le publicain.

   Maintenant, voyons-nous le Christ ?

    Parfois, quand nous lisons l’histoire des personnes qui n’ont pas vu dans le Sauveur qui il était, nous sommes surpris de constater à quel point ils étaient aveugles. Mais en cette période de Noël et le reste de l’année, ne laissons-nous pas nous aussi les distractions cacher le Christ ? Certaines distractions sont extérieures, les cadeaux à choisir, les décorations, ou les publicités envahissantes, mais souvent c’est ce qui est en nous qui nous empêche de voir le Christ.

    Certains ont une telle distance intellectuelle qu’elle les éloigne du Christ. À une époque où des montagnes de connaissances sont à portée de main, l’histoire connue de Jésus le Christ peut se perdre dans le flot des avancées technologiques, des nouvelles urgentes ou parmi les derniers livres ou les films à la mode.

    Certains sont si pris par les détails de leur vie, qu'ils ne prennent guère de temps pour quoi que ce soit d’autre. Ils reconnaissent des lèvres les bienfaits des choses de l'Esprit mais leur cœur se porte tellement sur les choses du monde qu'ils ne voient pas le Christ.

    Certains, comme les Pharisiens, cherchent le Christ, mais leur cœur se porte tellement sur leurs propres théories, passe-temps spirituels et opinions qu'ils ne le reconnaissent pas. Malgré leurs bonnes intentions, ils ne reconnaissent pas les révélations du Saint-Esprit qui changent le cœur et ils ratent le seul moyen de recevoir un témoignage sûr de Jésus-Christ.

   Voyons le Christ dans Noël.
   
    C’est une période de réjouissances ! Une période de célébration ! Un moment merveilleux où nous reconnaissons que notre Dieu tout-puissant a envoyé son Fils unique pour racheter le monde !

    C’est un temps d'actes de charité et d’amour fraternel. C’est une période où réfléchir davantage à notre vie personnelle et aux nombreuses bénédictions qui sont les nôtres. C’est un moment pour pardonner et être pardonné.

    Mais peut-être le plus important, que ce soit un temps pour chercher l’Agneau de Dieu, le Roi de gloire, la Lumière éternelle du monde, le grand espoir de l'humanité, le Sauveur et Rédempteur.

    Je promets que, si nous mettons un peu d’ordre dans notre vie et si nous cherchons le Christ pur et aimant avec humilité et sincérité, nous le verrons, nous le trouverons, à Noël et tout au long de l’année.

    J’en témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen.

 

Remarque concernant le nom de l’Église:Quand vous parlez de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.